Revêtir

Les œuvres plastiques de W. D. nous donnent le premier sentiment d'être face à des ensembles : les paysages, les architectures, les matières constituent ces ensembles : ruine, baraque, chantier et cabane. Pour autant se pose la question de l'unité de ces ensembles qui se présentent comme des pièces juxtaposées, des rapiècements dont l'ordre n'est pas ou peu subordonné à une perspective, une figuration ou autre cohérences construites par nos habitudes de regards.
De fait, le geste de W. D. consiste à revêtir des ensembles. Son idée est bien celle de déplacer le point de vue du côté du revêtement – mot qu'il est tentant de déconstruire pour en faire re-vêtement. Ce sont des revêtements étendus à des ensembles. Ainsi toute construction se pare du revêtement, puisé en situation : carrelage, ciment, crépi, enduit, lambris, peinture, plâtre, bois, etc. Ce qui est un truisme pour l'homme qui bâtit une maison devient une idée esthétique.
Ces ensembles se déploient tels des robes dont le couturier aurait isolé puis rassemblé les pièces en fonction d'une logique des matières et des matériaux – matières appartenant à la robe, mais aussi à l'atelier où on la confectionne.
En cela, les œuvres de W. D. se proposent comme une méditation sur la totalité de nos environnements. Cette méditation semble tournée vers l'artifice, le façonné, le construit, la technique dont se revêt notre nature. L'étonnement qui traverse ces œuvres procède de cet art du revêtement, suggérant par là que le revêtement est un art, notre art.
Frédéric Montfort

Ruine, baraque, chantier et cabane, production avec Héloïse Bariol

Ruine, 2015-2016
terre vernissée
12 x 24 x 24 cm
collection particulière

Baraque, 2015-2016
terre vernissée
16 x 15 x 14 cm

Chantier, 2015-2016
terre vernissée
23 x 25 x 14 cm

Cabane, 2015-2016
terre vernissée
12,5 x 16 x 12 cm
collection particulière